Les élèves de la section européenne du collège Pierre-Adt ont décidé de laisser une trace de leur passage dans l’établissement en créant un « wall of fame » reprenant les codes de l’art urbain et les valeurs de la France.
Liberté, égalité, fraternité, mais aussi unité ou diversité… The wall/die Mauer offre un voyage à travers des valeurs chères aux jeunes citoyens du collège Pierre-Adt. Ce sont plus particulièrement les élèves de la section européenne qui se sont mués en street artistes et ont créé une fresque sur l’un des murs du préau de leur établissement.
Une ligne de conduite
« L’idée de base était que les collégiens de 3e qui vont quitter l’établissement à la fin de l’année laissent une trace de leur passage », expliquent Armelle Thomann et Hélène Gregorius, les enseignantes. « Nous voulions allier projet pédagogique et artistique. » La biennale Urban art de Völklingen (à la Hütte), offrait une piste. Avec Pierre Oswald, professeur d’histoire-géographie, mais aussi responsable de l’atelier cinéma, les élèves travaillent sur un projet de fresque « reprenant les codes de l’art urbain », les graphismes.
Ils imaginent une sorte de plan de métro, avec différentes stations évoquant des valeurs « qui leur paraissent importantes ». Celles de la France, évidemment, mais aussi d’autres, qui ont donné lieu « parfois à des débats quasi-philosophiques », lance Pierre Oswald. Le travail, la laïcité, la diversité, l’unité… « Pour chacune d’entre elles, il fallait qu’ils essaient de trouver une illustration », ajoute Armelle Thomann. Façon street art, et pourquoi pas en français, en anglais et en allemand. « Le souci est que pour certains mots, il n’y a pas d’équivalent… » Laïcité par exemple, un concept qui semble totalement étranger à nos voisins d’Outre-Manche…
Une fresque, un film et du fun
Pour les aider dans leur projet, deux artistes-graffeurs sont intervenus, grâce à un partenariat avec la Völklinger Hütte. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit de RG, qui est parent d’élève du collège, et Farid (Thacrow Zinio), qui a fréquenté l’établissement. Le groupe a pu parallèlement profiter d’une visite privée de l’expo Urban art de Völklingen, et rencontrer des artistes qui exposaient, comme MonkeyBird (Louis Boidron et Edouard Egea).
Autour de ce projet est né un court-métrage, projeté dans le cadre du festival du film d’actualité dans les écoles (créé à l’initiative, notamment, de Pierre Oswald). « Les élèves ont également fait un catalogue », souligne Armelle Thomann. « C’était un gros travail d’autocritique, intéressant » et surtout à faire en anglais et en allemand… « Ce catalogue, c’est aussi un bonus pour eux, un souvenir, et aussi un cadeau pour les deux artistes qui les ont accompagnés. » Et pour les enseignants !
Une question reste en suspens. Cette fresque est-elle la première d’une longue série, vouée à rester comme un témoignage d’une époque ? Réponse des enseignants : « L’art urbain est par définition éphémère… »
A découvrir aussi sur le site sectioneuro-pierreadt.weebly.com
Source : RL du 21/06/2017